Paris, le 27 novembre 2025

Le Consortium Méthane 2030 réunit les acteurs des filières pour partager ses 1ers résultats et échanger autour du reporting carbone

Fruit de plus de dix ans de mobilisation des acteurs scientifiques, techniques et professionnels des filières bovines françaises, le programme Méthane 2030 a pour objectif de développer des solutions multi-leviers afin d’accélérer la réduction des émissions de méthane entérique dans les élevages bovins. Destiné à l’ensemble des réseaux professionnels, notamment des membres ou adhérents des réseaux des partenaires du programme, le Comité des Porteurs d’Enjeux du programme s’est tenu le 26 novembre 2025 a la Maison Nationale des Eleveurs – Paris 12e.

Animé par la volonté d’associer et de mobiliser tout au long du programme l’ensemble des filières bovines françaises, le Comité des Porteurs d’Enjeux ouvre une dynamique de concertation avec les parties prenantes qui seront, dans le futur, des relais sur le territoire des solutions Méthane 2030 à déployer. Stéphane Joandel, Président d’APIS-GENE, a notamment rappelé l’ambition collective du programme, qui passe notamment par « une appropriation des avancées de Méthane 2030 par les acteurs des filières, pour repositionner l’élevage comme une solution dans l’atténuation et l’adaptation au réchauffement climatique ».

Méthane 2030, vers des solutions pour réduire les émissions de méthane entérique

Cette journée a été l’occasion pour les responsables de lots et les partenaires de présenter aux quelques 100 participants les premières réalisations et avancées de Méthane 2030. Les travaux de ce programme s’appuient sur un socle de connaissances solides autour de différents leviers de réduction. Comme l’a souligné Florence Gondret, Cheffe adjointe du Département PHASE (Physiologie animale et systèmes d’élevage) d’INRAE : « Ces leviers sont basés sur des bioactifs spécifiques, impliquent des changements dans les rations ou dans la conduite des troupeaux, ou mobilisent la sélection génétique. Or le changement climatique modifie la disponibilité et la qualité des ressources végétales et challenge l’adaptation de l’animal, tandis que les transitions des modèles agricoles et alimentaires génèrent des contraintes parfois contradictoires pour les systèmes d’élevage et les territoires dans lesquels ils s’insèrent. Des combinaisons de leviers doivent être testés dans différents contextes, et les travaux en recherche et en développement agricole doivent se poursuivre ».

Méthane et valorisation carbone, quelle dynamique et quelles perspectives ?

Au-delà des actions déjà initiées dans le cadre du programme Méthane 2030, ce Comité a permis aux acteurs d’échanger autour du sujet de la valorisation carbone et de ses perspectives. Comme l’a présenté Juliette Férial, chargée d’études chez Idele, « Aujourd’hui, les acteurs[1] estiment que les incitations politiques et financières sont insuffisantes, ce qui nourrit un manque de confiance dans l’engagement et la diffusion des démarches bas carbone. Le modèle économique demeure central pour tous, qu’il s’agisse de valoriser économiquement le carbone ou d’optimiser techniquement son système. Afin de massifier la transition, il sera nécessaire de favoriser la complémentarité des dispositifs incitatifs et articuler les sources de financement ».

Jean-Baptiste Dollé, Directeur Climat Environnement Ressources d’Idele et Clothilde Tronquet, chercheuse à l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE), ont éclairé le débat sur le sujet de la valorisation carbone, insistant sur le « besoin de reporting avec des méthodes et des indicateurs communs, qui croisent approche filière et territoriale ». Ce reporting ne pourra se faire qu’au profit « d’outil et d’indicateurs partagés entre acteurs, de financements dédiés et de démarches collectives multi-acteurs pour accompagner massivement la transition des éleveurs ».

Emmanuel Bernard, Président de la section bovine d’INTERBEV et représentant de l’Interprofession pour APIS-GENE, n’a pas hésité, à la lumière de cette journée, à souligner l’engagement des filières bovines dans la réduction des émissions de carbone. Il a ainsi conclu « préserver notre souveraineté alimentaire, c’est soutenir un élevage français fort, engagé et capable d’innover ».

[1] Résultats de l’enquête Méthane 2030 réalisée parmi les parties prenantes de l’accompagnement carbone des éleveurs

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